Au fond de Soi, Endroit de Paix, Silence de l'Ame

La forêt

La cime forestière se fond dans le lointain ciel,

Cachant ces innombrables branches qui s’entremêlent,

Suspendues aux centenaires troncs droits comme l’autel,

D’une église en bois dont l’aura est éternelle.

17 décembre, 2017 à 17 h 05 min | Commentaires (0) | Permalien


J’ai cherché les mots.

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Dans l’ombre des grandes phrases,

Dans les traces des grands Hommes,

Au cœur des pointillés des toiles inspirées de son corps,

Des étoiles scintillantes peintes dans un sombre décor.

Au cœur de nos cœurs, encore et encore,

J’ai cherché les mots, et je les cherche encore.

Au creux du sable qui s’écoule et dans l’eau qui s’évapore,

Dans le regard des uns et dans les actes des autres,

Dans le souffle chaud du ciel, dans les trésors de l’aurore,

Dans les baisés noyés de sel et dans les bouteilles remplies d’or.

Au cœur de nos cœurs, À la vie à la mort,

J’ai cherché les mots, et je les cherche encore.

En écrivant je vis, mais en vivant j’ignore,

Que les mots m’ont trop cherché, et bien sûr me cherchent encore.

SpirouSan, Août 2017

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30 octobre, 2017 à 11 h 16 min | Commentaires (2) | Permalien


Le Ruisseau

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On entend que lui,

Ce ruisseau qui vit dans les

Flancs de la Géante

25 octobre, 2017 à 16 h 26 min | Commentaires (1) | Permalien


La Limite

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Je me suis souvent demandé quelle était la limite de l’imagination.

J’ai ma réponse lorsque je ne parviens pas à l’imaginer.

17 octobre, 2017 à 16 h 28 min | Commentaires (1) | Permalien


Je Pars Ce Soir

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0km/h.

Lorsque l’on est jeune, juste des petits Hommes qui courent après les papillons, les ballons et les copains, on voit le Monde. On le voit comme il est : immense. On se dit qu’on aura jamais tout vu, qu’il faudra toujours courir car le temps nous est compté et qu’un jour, on sera vieux, juste des vieux Hommes qui courent après le train, les ennuis et le temps, et qui ne voient plus le Monde. Plus nous grandissons, et plus celui-ci se rétrécit jusqu’à nous étouffer. Et bordel, qu’est-ce que j’étouffe.

Alors ce soir, j’ai préféré cesser de courir et j’ai pris ma BMW m3. Elle s’est sentie négligée la petite, vu qu’on prend la voiture familiale à chaque fois qu’on sort. Je ne sais pas où aller, et c’est sûrement mieux comme ça : je vais enfin les laisser me guider, ces routes. Elles mènent bien quelque part. Genre le vrai Monde quoi, pas celui-ci. Un peu comme Le Monde Des Bisounours. Ou pas. Propagande infantile de merde. C’est pas le vrai Monde ça.

50km/h

C’est triste d’avoir une voiture de sport et de se limiter à 50 en ville. J’aimerais appuyer fort, très, très fort sur l’accélérateur et voir ce qu’il se passe. Les piétons vont-ils m’applaudir ? Vont-ils avoir peur ? À combien de km/h ces poteaux de signalisation céderont sous ma voiture ? À combien de km/h les feuilles dans le vent deviennent des lames de rasoirs ? À combien de km/h ma BMW deviendra mon tombeau ? On fait le pari ?

Ma femme va s’inquiéter, il va y avoir des restes ce soir. Je lègue ma part de gratin à mon fils, Jean. Mon yaourt au chocolat à ma fille, Héléna. Mon verre de vin quotidien à ma femme. Comme ça, tout le monde sera content et il n’y aura pas de gâchis. En plus, le vin, c’est bon pour la santé il paraît.

80km/h.

Où que j’aille, quelqu’un y aura déjà été. Peut-être même un de ces cons aura élu domicile. Alors bon, en attendant, je roule. Seul, avec la solitude comme copilote. De temps en temps je lui parle. Elle est heureuse qu’on se retrouve enfin. À la maison, ça braille tout le temps : mes enfants gueulent, ma femme gueule, la machine à laver gueule, ma vie gueule.

Ce que j’aime dans le fait de rouler la nuit, c’est l’impression que le temps s’est arrêté. Les étoiles semblent ne pas bouger, la Lune elle-même semble respecter cette plénitude. À la maison, le temps s’écoule telle une cascade d’emmerdes. D’ailleurs, ça faisait longtemps que je n’avais pas vu d’étoiles, comme si elles avaient disparu de ma vie. En fait, je les avais juste oublié. En revanche, je n’ai pas oublié le shampooing sur la liste de courses, ni de mettre le chauffage à 20 avant de partir. Je n’ai pas oublié de souhaiter mes vœux aux beaux-parents, ni de rire aux blagues du patron. Tout cela est inscrit dans le tutoriel de l’homme parfait.

130 km/h.

Il m’avait manqué ce son. Si ce moteur avait été humain, il serait compositeur de musique. Plus que la 7ème symphonie de Beethoven, plus que Marooned de Pink Floyd et Major Tom de David Bowie, cette douce mélodie m’inspire la liberté et l’envie de vivre. Écoutez-la respirer et vous comprendrez. Écoutez-nous respirer. On ne forme plus qu’un, et nous nous éclipsons sous le regard bienveillant de la Lune. Je ne risque rien, depuis quand la musique se veut meurtrière ?

J’ai toujours voulu servir d’exemple à mes enfants, alors j’ai travaillé toute ma vie pour avoir tout ce que je voulais, et je leur ai inculqué les bonnes vieilles valeurs de la société. C’est bien pour ça que je pars. Je me suis peut-être trompé sur toute la ligne. Je tiens à m’excuser. Voyez votre père, regardez ce qu’il fait et que ça vous serve d’exemple. Il s’en va loin sans savoir ce qui va lui arriver dans quelques jours. Que dis-je, quelques minutes.

160 km/h.

Ça vous ai déjà arrivé de regarder votre reflet dans le miroir et vous dire que ce n’est pas vraiment vous ? Que vous auriez mieux été quelqu’un d’autre car la personne que vous voyez ne vous ressemble pas ? Moi tous les matins. Puis j’oublie, je mets mon costard et je vais travailler. On est toujours plus beau avec un costard. J’aime être beau, les gens vous regardent différemment comme quand vous vous regardez dans le miroir. J’aime être beau. Mais je préfère être moi. Tiens ? Et si je meurs, que fera ma famille de mon argent ? C’est vrai, j’ai travaillé dur pour avoir tout ça. Ma femme va sûrement se refaire une beauté, les nouveaux maris, ça ne court pas les rues. Jean, lui, va sûrement se payer une nouvelle voiture. Il n’a que 10 ans, mais ça devrait aller vite. Une BMW hein, n’oublie pas. Tout le monde t’a toujours dit de faire comme ton père. Je suis plus trop sûr de ça. Héléna va sûrement économiser pour ses études, elle a toujours été sérieuse. Qui sera là maintenant pour t’encourager ? Pas cet enfoiré de Franck, j’espère. Je n’ai jamais pu blairer mon voisin. Occupe-toi de ta haie au lieu de courir après ma femme.

182 km/h.

Tout ce temps perdu. Il est passé tellement vite, et toujours sous mes yeux. J’ai l’impression d’avoir vécu à 182 km/h toute ma putain de vie. Ma maison s’est construite en quelques secondes, Jean a grandi en quelques minutes, et je n’ai vécu que quelques heures.

200 km/h.

Ce monde, j’ai l’impression que ce n’est plus que des lignes qui défilent, défilent et défilent tout autour de moi. Les feuilles sont-elles devenues des lames de rasoir ? Tiens, ça me fait penser qu’en rentrant, je devrai couper cette foutue moustache. En rentrant ? Je suis pas en train de me défiler quand même ?

215 km/h.

Et puis, qu’est-ce que ça changerait si je me pète la gueule ? La Terre va continuer de tourner, avec ou sans moi. Et moi, j’arrêterai enfin de tourner en rond. Alors j’appuie sur l’accélérateur, et parfois je ferme les yeux pour savoir jusqu’où je peux aller, comme un défi lancé à moi-même. J’ai déjà tenu 43 ans à l’aveugle, je peux bien tenir encore quelques secondes.

245 km/h.

Arrête de penser, roule.

250 km/h.

Je crois que je suis en train de battre ton record, Paul. Qu’est-ce que.. ? Je transpire ? Ce n’est pas vrai, mon cœur ne cesse de battre. Plus vite sûrement que ma voiture. C’est un record.

255 km/h.

J’ai dû rater une sortie, je l’ai sûrement raté le Monde des Bisounours. Je n’ai pas vu d’arc-en-ciel, juste ces étoiles. Bordel, c’est moi où elles bougent. C’est la fête là-haut ? Ma solitude et moi, on va vous montrer qui sait faire la fête.

260 km/h.

Un chemin de fer au loin. Une lumière clignotante, un train va passer. Il doit me rester quelques secondes, mais à la vitesse où je vais, ça ne devrait pas tarder. Je peux passer. Je vais passer, j’ai vu 3 fois Fast and Furious, la voiture passe tout le temps avant le train. Mes mains sont crispées sur le volant. Quelles lâches. Qui va repasser mon costard ? Les barrières s’abaissent. Attendez-moi. 10 secondes à tout casser. Le train-train ne va pas me percuter, j’en suis sûr. 8 secondes. Je ferme les yeux. J’entends le train. Qui va élever mes enfants ?

270 km/h.

2 secondes. J’ouvre les yeux. Le temps est devenu Éternité. La sueur me brûle les paupières. Je vois le train. J’ai presque passé les barrières. Attendez-moi. Juste quelques millisecondes. Les larmes coulent sur mon visage. Espèce de lâche. Je crie. Je hurle. Je vis.

Putain. Le gratin va être froid.

0 km/h.

Nuit

 

15 octobre, 2017 à 16 h 32 min | Commentaires (0) | Permalien


Old Slamboy

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Je me souviens quand j’étais jeune, plein d’objectifs loin d’être immondes,

Dont le principal était celui de changer le Monde,

Tout gamin pense être capable d’accomplir de grandes choses,

À coup de smile, à coup de rêve, à coup de tags et de grandes proses.

Alors j’écris des bric-à-bracs, je m’envole du bout de ma plume,

Au tic-tac de la pendule je vois que l’encre se consume.

Les lignes de la feuille me rappellent les rides sur mon visage,

Les livres que j’écris restent à mes yeux les derniers paysages.

Je suis presque vieux, et mes vœux ne sont plus à venir,

J’aurais aimé retenir le Temps qui passe et ne pas passer mon Temps à me retenir,

J’aurais voulu fleurir chaque trottoir, embellir mes idées noires,

Admirer les couleurs du soir et dire merci aux Maquis’Arts.

Je reste adroit pour ne pas passer mon arme à gauche,

J’ai des trous de mémoire tout comme des trous dans les poches,

Je bois donc des litres d’alcool pour dire bonjour à mon Passé,

Et je vomis de la javel pour dire Adieu à la saleté.

SpirouSan, Old Slamboy

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12 octobre, 2017 à 21 h 43 min | Commentaires (0) | Permalien


L’attente

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J’attendais.

À ma droite, un vieil homme était allongé dans son blanc lit d’hôpital.

Il fixait le mur.

À vrai dire, il m’était impossible de savoir où, ni sur quoi son regard était posé.

Peut-être regardait-il derrière lui, les souvenirs non effacés, les amis non oubliés.

Peut-être lisait-il, dans le blanc de l’espace, toutes ces phrases qu’il n’a jamais pu dire, ni écrire.

Peut-être défiait-il des yeux tous ces regrets ancrés dans le noir du passé.

Peut-être contemplait-il la beauté de la vie, de la sienne qui n’est bientôt plus.

Je pense que, comme moi, il attendait.

Sauf que nous n’attendions pas la même chose.

 

10 octobre, 2017 à 16 h 21 min | Commentaires (0) | Permalien


Août 2017

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La Montagne chante,

L’Éternel refrain d’un Monde

Qui, seul, se souvient

10 octobre, 2017 à 16 h 17 min | Commentaires (0) | Permalien


Seul.

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Voyagez au plus profond de votre pensée,

Cette infinité plus infinie que l’infini,

Créatrice de mille et un univers,

Dont vous êtes le capitaine absolu.

Nous traversons les obstacles ensemble,

Nous avançons tels de vieux camarades,

Mais sur le bateau de votre imagination,

Voguant sur des mers inconnues,

Tu es Seul.

Magnifiquement Seul.

6 octobre, 2017 à 16 h 50 min | Commentaires (1) | Permalien


Mon Ami, Henri Banner

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Henri Banner est mon ami. On ne se quitte jamais, il est à mes côtés du matin au soir. Il sera toujours là pour moi en cas de coup dur. Le problème avec Henri, c’est qu’il n’a pas le permis de conduire, alors je l’accompagne où il souhaite aller. Henri est un vrai moniteur d’auto-école. La moindre faute de conduite, Henri me fait la remarque. Le moindre excès de vitesse, Henri me fait les gros yeux. Alors je roule doucement, je fais attention aux panneaux de signalisation, aux passages cloutés, à ne pas mettre la musique trop forte, et j’en passe. De plus, Henri ne s’assoit jamais côté passager, il reste sur la banquette arrière. Parfois on en rigole, il me fait des grimaces lorsque je le regarde dans le rétroviseur central. C’est le roi de la rigolade.

Henri Banner a malgré tout des défauts. Il peut parfois être violent, et rester au pied de mon lit lorsque je m’endors, ce qui a le mérite de me donner la frousse lorsque je me réveille et que ses yeux glaçants me fixent. Henri a juste ses humeurs. Il peut veiller sur moi, ce qui me fait sourire. Il peut aussi me faire très mal, ce qui me fait peur. Malgré tout, Henri ne me lâche jamais. Il est là au petit-déjeuner, mais Henri ne mange pas. Il est là au bureau, mais Henri ne travaille pas. Il est là au magasin, à la piscine, au parc, chez des amis, et j’en passe. Le seul endroit où Henri ne me suit pas, c’est le cimetière. Il déteste ça. Il déteste voir sa propre pierre tombale.

Henri Banner se promenait un beau matin dans le centre-ville. Il avait déjà bu le café et fumé une cigarette. Henri était d’humeur joviale, il avait mis son plus beau costume. La journée commençait bien. J’ai rencontré Henri Banner ce matin-là, sur le passage clouté. Ma voiture s’en souvient encore. Depuis, Henri me fait des grimaces dans le rétroviseur. Faut dire, il a maintenant le visage pour.

6 octobre, 2017 à 16 h 47 min | Commentaires (0) | Permalien


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